lundi 25 octobre 2010

No 3 des 10 éléments pouvant transformer les parcours de golf au Québec

Élément no 3: Moins d'arrosage

En Écosse, on dit souvent que le jeu commence lorsque la balle touche le sol, tellement la surface de jeu est ferme et possède des contours intrigants. La plupart du temps sur nos parcours, le jeu, tout comme la balle, arrête lorsqu'elle touche le sol.

D'ordre général, le parcours du Québec souffre du "syndrome de Augusta". Le scénario est classique: à la mi avril, les joueurs avides de retourner sur les parcours passe leur dernière fin de semaine sans golf devant leur téléviseur et regarde le Masters et le parcours immaculé et verdoyant du Augusta National. Après la fin de semaine ils sont convaincus, un bon parcours de golf est un parcours vert et demande à leur surintendant de reproduire ces conditions.

Voici la réalité:
1) Augusta National serait un grand parcours de golf même si le gazon était jaunâtre. La conception du parcours fait d'Augusta National un grand parcours de golf.
2) Votre surintendant est chanceux s'il possède le cinquième de l'équipe d'entretien et du budget du Augusta National. Alors s'il vous plaît, soyez conscient de cette situation avant de commenter les conditions de votre parcours et le travail de votre surintendant.

La gestion de l'eau sera une des grandes problématiques du golf au cours des prochaines années et à ce titre, il faudra être prêt à réduire l'arrosage de nos parcours. Moins d'arrosage ne signifie pas un moins bon parcours en fait un parcours plus ferme à plusieurs avantages:
1) il donne un peu plus de distance pour les joueurs moins puissants accélérant le temps de jeu
2) un parcours ferme demande plus de précision pour les longs cogneurs car la balle qui rebondit et roule plus loin peut aller plus loin... vers les mauvais endroits.
3) il demande plus de stratégie car il est plus difficile d'arrêter la balle sur les greens.
4) il récompense les coups d'approches bien exécuter.
5) un rough moins arrosé est moins dense et peut être plus long, il peut donc être tondu moins souvent.

En visite au Blackhawk Golf Club à Edmonton, 21ème meilleur parcours au Canada, le surintendant me confiait qu'il n'arrose que très rarement les fairways, et ce même si le climat d'Edmonton est aride. Il ne se soucie pas du fait que l'herbe jaunisse quelque peu car il recherche des conditions fermes pour assurer l'intérêt du jeu. Son parcours consomme la moitié moins d'eau et son budget d'entretien représente la moitié de celui du parcours de l'autre côté de la rue et il est en meilleur condition. Les ressources dont il dispose sont investis de la bonne façon.

Pour rendre un parcours plus "vert" écologiquement, il faudra probablement le rendre plus jaunâtre... Encore une fois, la gestion des ressources pour générer une expérience de jeu de qualité.

 Le 15ème trou du Blackhawk Golf Club, trop vert au goût de son surintendant. Notez la texture dans le rough du haut peu de tonte à ce niveau.


Peu de gens se préoccupent de la couleur du gazon dans les îles Britanniques, on laisse la nature suivre son cours et n'utilise l'irrigation que dans des cas extrêmes. La couleur du gazon n'est pas représentatif de la qualité du parcours. Ci-haut trois photos du Royal Liverpool en 2006, année où le parcours a reçu le British Open en juin, en juillet et en septembre.

Au Danemark, le prix de l'eau et une règlementation banissant les pesticides ont mené plusieurs parcours à modifier leur type de gazon, en passant à la fétuque. Au Rungsted Golf Klub, de nouvelles pratiques permettent de gérer ce nouveau type de gazon pour produire des surfaces de jeu plus fermes et de grande qualité.

À suivre: Élément no 4, une stratégie pour les arbres

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